Rythmes scolaires : Quand Christian Forestier appelait à l'humilité

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  • mar, 2013-02-19 00:18
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Christian Forestier lors de l'installation de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires

On sait qu'en ce qui concerne les rythmes scolaires le projet de Vincent PEILLON est à terme de rallonger la durée de l'année scolaire en réduisant les «grandes vacances». Les élèves français sont parmi ceux qui travaillent le moins de jours par an au sein des pays de l'OCDE, ce n'est pas acceptable, va-t-il répétant d’un média à l’autre, alors qu'il n'abordait le sujet qu’avec des circonlocutions il y a encore quelques semaines et qu'il n'en parlait point du tout au début de son ministère.

Nous pensons pour notre part que cette mesure, prometteuse d’économies budgétaires considérables et de profits d’autre part, est le projet majeur mais masqué de Vincent Peillon comme du reste il était celui de son prédécesseur.

Il est intéressant de rappeler que Christian FORESTIER, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers, qui a été nommé (avec Marie-Françoise Colombani, Nathalie Mons et François Bonneau) co-animateur de la Concertation pour la refondation de l’école, lancée le 5 juillet 2012 par Vincent Peillon, fut le co-président du comité de pilotage sur les rythmes scolaires mis en place en 2010 par le ministre Luc Chatel.

Et il est piquant d’entendre Christian Forestier (dans cette vidéo qui date du jour de l’installation de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires par Chatel le 7 juin 2010) douter du lien de causalité entre le raccourcissement des «grandes vacances» et la réussite scolaire que l’on affirme ces derniers temps sur un ton de grande évidence.

Qu’on écoute donc ici Christian Forestier inviter à «beaucoup d’humilité» «tous ceux qui <en la matière> croient avoir quelque certitude et qui peuvent penser qu’ils détiennent la solution» …

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PARIS — Une grande majorité de parents est favorable à une réduction des vacances d'été au-delà de deux semaines et à des devoirs faits à la maison, selon un sondage dont l'ampleur des réponses a "surpris" la fédération de parents d'élèves Peep, sur des thèmes qui suscitent beaucoup de passion.

Deux parents sur trois (63 %) sont favorables à une réduction des vacances d'été pour "renforcer les connaissances" des élèves, en respectant l'équilibre de "7 semaines de classe/2 semaines de vacances" recommandé par les chronobiologistes, selon le sondage publié vendredi, à l'issue du congrès de la Peep qui s'est tenu à Dijon.

Ils sont 43 % à souhaiter des vacances d'été réduites de deux semaines, mais 18 % sont même favorables à une réduction comprise entre trois et cinq semaines, selon le sondage réalisé en février auprès de 5.781 parents d'élèves scolarisés.

"Je suis très surprise que les parents se prononcent favorablement à une réduction des vacances d'été au delà de 15 jours alors que l'on avait l'habitude de les voir accepter une réduction d'une semaine ou 2 semaines pour des raisons d'organisation", a dit à l'AFP Valérie Marty, réélue à la tête de la deuxième fédération, qui revendique 220.000 familles adhérentes.

Un quart (25 %) des parents se satisfait de la situation actuelle (huit semaines).

Le ministre de l'Education Vincent Peillon préconise une réduction des vacances d'été à six semaines réparties en deux zones, mais le débat n'ouvrirait pas avant 2015.

Les réponses apportées aux questions sur les devoirs constituent une autre "surprise" pour Mme Marty.

Pour 71 % des personnes interrogées, "les devoirs sont importants" (29 % "très importants" et 42 % "assez importants"). Ils sont 60 % à estimer que les devoirs doivent être faits à la maison.

L'attachement des parents aux devoirs à la maison "n'est pas neuf mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi nombreux à le souhaiter", a dit Valérie Marty.

Les devoirs à la maison ont été supprimés en 1956 dans le primaire, mais c'est une pratique qui perdure, malgré des doutes sur leur efficacité et les critiques sur l'injustice qu'ils représentent pour les familles défavorisées. François Hollande s'est dit favorable aux devoirs faits dans l'école.

Sur la réforme des rythmes scolaires instaurant le retour à la semaine de 4,5 jours en 2013 ou 2014, "les parents ne comprennent pas en quoi elle va aider les apprentissages puisque l'enfant va passer le même temps à l'école et qu'on lui rajoute une demi-journée", a-t-elle dit.

Pour 64 % des personnes interrogées, "la demi-journée ne permet pas un meilleur apprentissage" et 75 % estiment qu'elle "ne permet pas une meilleur gestion de la fatigue".

La Peep et le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, ont réclamé le report de la réforme des rythmes à 2014. 

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La France reste le pays de l’OCDE avec le moins de jours d’école

Le Monde.fr | 24.11.2015 à 12h47 • Mis à jour le 24.11.2015 à 15h00 | Par Aurélie Collas

Malgré la réforme des rythmes scolaires, la France continue de se distinguer par son petit nombre de jours d’école par an. Du fait de ses vacances scolaires et de ses semaines de 4,5 jours, elle reste même le pays où « le nombre moyen de jours d’école par an dans l’enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l’OCDE », peut-on lire dans Regards sur l’éducation 2015, une publication annuelle de l’Organisation de coopération et de développement économiques, parue mardi 24 novembre – dont l’un des thèmes, parmi les six, aborde la question du temps scolaire.

A l’école primaire, les élèves français ont 162 jours d’école par an, contre 185 jours en moyenne dans les pays de l’OCDE. Avant la réforme des rythmes qui s’est généralisée à la rentrée 2014, ils en avaient seulement 144. L’écart avec nos voisins s’est donc réduit avec le passage de la semaine de 4 jours à 4,5 jours. Il n’en reste pas moins que « la France, avec ses semaines de 4,5 jours – contre 5 jours dans la plupart des pays – est toujours le pays qui a le plus petit nombre de jours d’école », souligne Eric Charbonnier, expert à l’OCDE en charge des questions éducatives. « On continue malgré tout à interroger les nouveaux rythmes, la fatigue qu’ils induisent… Manifestement, on se trompe de débat », estime-t-il.

Plus globalement, la France se distingue par un temps de cours très concentré. Car si notre pays est celui qui compte le plus petit nombre de jours de classe par an, il est aussi parmi ceux qui ont le plus d’heures de cours, au primaire comme au collège. « En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le temps total d’instruction obligatoire par an s’établit à 804 heures dans l’enseignement primaire, contre 864 heures en France, et à 916 heures au collège (contre 991 heures en France) », indique le rapport.

« Rentabiliser le temps scolaire »

De même, contrairement à certaines idées reçues, les élèves français passent plus de temps à étudier les « fondamentaux » que la plupart de leurs voisins. Au primaire, 37 % du temps d’instruction est consacré à « la lecture, l’expression écrite et la littéraire » (contre 22 % en moyenne dans l’OCDE), 21 % aux mathématiques (contre 15 % ailleurs), selon les indicateurs de l’OCDE. L’écart est moindre au collège : 46 % du temps d’instruction obligatoire est consacré au français, aux mathématiques et aux langues étrangères en France, contre 39 % en moyenne chez nos voisins.

Autant de constats qui amènent le chercheur Eric Charbonnier à conclure que « la quantité ne suffit pas ». « En théorie, en termes de structures – notamment d’heures de cours –, la France n’est pas si mal placée et devrait avoir de meilleurs résultats, observe-t-il. Or, on voit bien qu’elle doit davantage rentabiliser le temps scolaire. » L’expert souligne notamment la nécessité de mettre en place « une façon différente d’enseigner pour permettre aux élèves de travailler davantage à leur rythme, à l’intérieur de ce grand volume horaire ».

L’OCDE insiste aussi sur la nécessité de revaloriser le métier de professeur des écoles, de renforcer la formation continue des enseignants, d’augmenter les moyens dans les zones défavorisées afin de réduire les écarts de réussite – en particulier en diminuant la taille des classes. L’organisation internationale estime que chaque élève supplémentaire dans une classe, par rapport à un effectif moyen, entraîne une diminution de 0,5 point du temps passé à l’enseignement, et à l’inverse, plus de temps passé à maintenir la discipline.