Langue de bois langue de fer, si je suis sincère je vais en enfer ou Le galimatias de François Hollande

François Hollande

Il est des matins où le clapotis de la pluie qui vous réveille corrobore la morosité des nouvelles qui tombent dans votre oreille. Mais ce que j’ouïs ce matin sur Inter m’égaya autant que le rayon de soleil printanier qui perça mon sommeil. François Hollande, « L’invité d’Inter » (8h 20-9h), était au micro de Patrick Cohen, et voici transcrit pour votre délectation l’extrait de leur entretien que vous pouvez également écouter dans l’enregistrement inséré en bas de page – il dure 2’30 mais il n’est pas piqué des hannetons.

 

Langue de bois langue de fer, si je suis sincère je vais en enfer

« Patrick Cohen : “En Europe la dernière bêtise à faire serait d’augmenter les salaires”, c’est une déclaration du Président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, hier matin, il a raison ?

« François Hollande : [ironique] Non, je ne crois pas que, aujourd’hui, ce soit le premier principe à faire respecter. Il y a sans doute de l’ordre à mettre dans les finances publiques, il y a sans doute des corrections à opérer dans la répartition de la valeur ajoutée entre salaires et profits, mais pas nécessairement dans le sens qu’indique Jean-Claude Trichet. Je crois qu’il y a nécessité de redistributions beaucoup plus importantes. Et si l’image de l’Europe, et notamment de sa banque centrale, c’est simplement pour rappeler aux salariés qu’ils ne doivent pas être augmentés, alors que ce sont les États qui doivent mettre de l’ordre dans leurs finances, ce serait un message qui ne serait pas, à mon sens, le meilleur pour la conscience européenne.

« P.C. : Et ce propos n’en dit pas long, selon vous, sur la façon de penser d’un certain nombre de responsables internationaux ?

« F.H. : En plus c’est une vue de l’esprit car ce ne sont pas les États qui augmentent les salaires...

« P.C. : Hum !

« F.H. : ... Ce ne sont pas les gouvernements qui proclament les hausses. [Mangé] On peut augmenter ici en France le SMIC !...

« P.C. : Hum !

« F.H. : ... ce sont les entreprises ! Et s’il y avait un message à faire passer, de la part de la Banque Centrale Européenne comme de la part des gouvernements, c’est que lorsque les profits se rétablissent, ce qui est le cas en 2010, et notamment pour les plus grandes entreprises en France, il faut qu’il y ait une redistribution de ces profits pour l’investissement...

« P.C. : Hum ! Et comment...

« F.H. : ... et pas pour les actionnaires !

« P.C. : ... comment on fait...

« F.H. : Et ça !...

« P.C. : ... puisque vous venez de dire que...

« F.H. : Et ça !...

« P.C. : ... l’État ne...

« F.H. : ... une mesure fiscale tout à fait précise peut être prise. On peut baisser l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices qui sont réinvestis dans l’entreprise et au contraire augmenter l’impôt sur les sociétés sur les bénéfices qui sont distribués aux actionnaires.

« P.C. : On peut...

« F.H. : Vous savez que la moitié, pratiquement, la moitié des bénéfices des entreprises du CAC 40 sont distribués aux actionnaires.

« P.C. : Donc on peut par des incitations fiscales réorienter les profits vers des hausses de salaires.

« F.H. : Non, vers.. euh.. des hausses d’investissements...

« P.C. : D’investissements !

« F.H. : L’enjeu c’est l’emploi...

« P.C. : Oui.

« F.H. : ... c’est l’activité.

« P.C. : Et les salaires ?

« F.H. : Et les salaires suivront nécessairement. [Ton modeste] Mais on peut aussi considérer qu’une part des bénéfices peut être attribuée aux salariés. Là aussi une mesure fiscale...

« P.C. : Hum !

« F.H. : ... peut être prise. On peut dire que sur une part des bénéfices qui est versée en intéressement il peut y avoir une baisse de l’impôt sur les sociétés. Donc l’instrument fiscal – et c’est ce que je ne cesse de rappeler depuis des mois – reste l’instrument principal pour les États pour réorienter l’économie. »

 

Un « No comment ! » s’impose. Pour information, toutefois, précisons d’une part que Jean-Claude Trichet n’a pas hier particulièrement envisagé une augmentation des salaires par les États, et que par ailleurs la politique fiscale ici proposée par Hollande a été annoncée par Sarkozy le 21 avril 2008 lors d’une interview télévisée dont voici sur ce point précis le compte-rendu par Libération  (pour lire tout l’article de Libé cliquer ici) :

« Intéressement
Le Premier ministre François Fillon déposera un texte dans les 15 jours sur l’intéressement, a annoncé Nicolas Sarkozy précisant qu’une entreprise qui distribuera une partie de ses bénéfices à ses salariés paiera moins d’impôts sur les bénéfices. "Le Premier ministre déposera dans les 15 jours un texte sur l’intéressement" et ce sera "un projet de société", a affirmé Nicolas Sarkozy, lors de son émission télévisée. "Il y a des entreprises qui font des profits et c’est tant mieux, des profits souvent considérables et c’est tant mieux", a affirmé M. Sarkozy. "Il faut que chaque salarié puisse en profiter", a toutefois indiqué le chef de l’État. "Les entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas obligées en France de faire la participation ou l’intéressement, désormais une entreprise qui distribuera une partie de ses bénéfices à ses salariés paiera moins d’impôts sur les bénéfices", a-t-il poursuivi. "Il faut qu’un tiers des profits aille aux salariés, un tiers à l’investissement, un tiers aux actionnaires", a ajouté le chef de l’État. »

On comprend que la droite, comme l’a rappelé Patrick Cohen, voie en François Hollande « le meilleur », « le plus dangereux », celui des socialistes dont les « positions courageuses ont fait un homme d’État »... Et nous, nous savons à quoi nous en tenir avec les Hollandes. Que l’on ne vienne donc pas se plaindre si au lendemain de « 2012 », sous une présidence socialiste, on se réveille dans le « sarkobisme »...

 

Commentaire(s)

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« galimatias », oui, le mot est juste et il a déjà été employé par LOmiG pour caractériser la totale confusion de la position de Hollande vis à vis de l'économie de marché.
 
Lire LOmiG ou l'écouter ici :
 
Cette fois c'est pire : il s'agit carrément d'un verbiage sarkozyste. Quelle honte pour Hollande et le P.S.! Cela dit, je suis plutôt comme LOmiG : Hollande ne me « réjouit » pas particulièrement, mais sans doute Critiquerongeuse est-elle ironique... davantage que cynique...
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On ne voit pas bien de quel galimatias vous voulez parler. Les déclarations de François Hollande sont cohérentes : agir fiscalement sur la redistribution exorbitante des profits aux actionnaires pour la réorienter vers l'investissement et par là relancer l'emploi, accroître la productivité et, last but not least, dégager des marges pour augmenter les salaires. Cette position est du reste aujourd'hui reprise dans le programme du PS pour les Présidentielles (cf. « Entreprises »). Et qu'est-ce qu'il y a de risible dans cet interview!?
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Oui, oui, vous avez raison, cette proposition est cohérente avec le programme du PS. Mais le programme du PS est cohérent avec celui du capital, d'où l'embarras et la confusion risibles de Hollande quand Patrick Cohen cherche à lui faire préciser sa position sur l'augmentation des salaires, notamment à ce moment : « P.C. : Donc on peut par des incitations fiscales réorienter les profits vers des hausses de salaires. F.H. : Non, vers.. euh.. des hausses d’investissements... ».

Cet humour vous échappe, bon. On peut le comprendre car il y a là également de quoi pleurer! Que le programme du PS soit le même que celui du P(antin) S(arkozy) signifie qu'il est également celui de la crise. En cas d'élection de Hollande ou consorts il faudrait donc s'attendre à ce que la modeste proposition de l'intéressement se retourne en son contraire et que l'on fasse une fois encore rapidement suer sang et eau les travailleurs pour renflouer la finance.

Ce matin, sur France Info, Hollande récidive alors qu'il était interrogé par Agnès Soubiran à l'occasion du retour de Sarkozy dans les Ardennes où il avait lancé sa campagne sur le thème du « travailler plus pour gagner plus ». Eh bien le seul enseignement que Hollande ait retiré de la tromperie sarkozyste sur le pouvoir d'achat est que « nous, nous devons éviter ce type de promesse fallacieuse ». Entendez qu'il ne compte aucunement promettre ni par conséquent faire plus! Et de fait, il n'a proposé ce matin qu'« un coup de pouce au SMIC » et le fameux « lien entre l’activité de l’entreprise et la rémunération des salariés : intéressement, participation aux bénéfices », bref, répétons-le, ABSOLUMENT RIEN de plus que Sarkozy en 2008 et, surtout, rien d'essentiellement autre depuis la création de la participation par De Gaulle en 1967.

Alors je pose la question : de qui se moque ce type à l'insupportable ton de componction?

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Avec Hollande rien ne devrait donc changer. Le grand patronat devrait continuer à se tailler la part belle, et les travailleurs à se contenter de clopinettes.

Pour voir ce qu'il en est précisément aujourd'hui des salaires des dirigeants des grandes entreprises, lire cet article du N°193 (Semaine du 25 avril au 1er mai 2011) de Communistes Hebdo :

Pour les dirigeants des grandes entreprises : pas question de modération !

Ils se sont partagé en 2010 une enveloppe de 98,3 millions d’euros. + 24% sur 2009

ça ne va pas mal pour tout le monde en France.

« Les Echos » publie le palmarès des salaires des patrons du CAC40 pour 2010.

Il s’agit uniquement du salaire. Ces chiffres ne prennent pas en compte les stock-options, les dividendes, ni les actions gratuites qui s’ajoutent chaque année à ces revenus.

*Dans le trio de tête, Michel ROLLIER dirigeant de MICHELIN avec 4,5 millions d’euros, + 505%

suivi de Frank RIBOUT PDG de DANONE avec 4,4 millions d’euros

et Bernard ARNAULT de LVMH avec 3,9 millions d’euros

*suivis de :

-J.P. AGON, de L’OREAL avec 3,7 millions

-PH. VARIN, de PSA avec 3,2 millions

-CH. VIEHBACHER, de SANOFI AVENTIS avec 3,6 millions

-CH MARGERIE, de TOTAL avec 3 millions

-J.B. LEVY, de VIVENDI avec 2,8 millions

-G. PELISSON et D. HENNEQUIN, de ACCOR avec 2,5 millions

-B. POTTIER, d’AIR LIQUIDE avec 2,6 millions

-BEN VERWAAYEN, d’ACATEL LUCENT avec 2,2 millions

-P. KRON d’ALSTOM avec 2,1 millions

-LAKSHMI MIRRAL, d’ARCELOR MITTAL avec 1,6 millions

-B. PROT, de BNP PARIBAS avec 2,6 millions

-H. DE CASTRIES, d’AXA avec 2,9 millions

-M. BOUYGUES de BOUYGUES avec 2,3 millions

-P. HERMELIN, de CAPGEMINI avec 2,1 millions

-L. OLDFSSON, de CARREFOUR avec 2,4 millions

-J.P. CHIFFLET, du CREDIT AGRICOLE avec 1,6 millions

-L. GALLOIS, de EADS avec 2,6 millions

-H. PROGLIO, d’EDF avec 1,6 million

-H. SAGNIERES, d’ESSILOR avec 1,7 million

-S. RICHARD, de FRANCE TELECOM avec 2,7 millions

-B. LAFFONT, de LAFARGE avec 1,7 million

-L. MIGNON, de NAXITIS avec 2 millions

-P. PRINGUET, de PERNOD RICARD avec 2,2 millions

-F.H. PINAULT, de PPR avec 2,6 millions

-M. LEVY, de PUBLICIS avec 3,6 millions

-CARLOS GHOSN, de RENAULT avec 1,2 millions

-P.A. DE CHALENDAR, de SAINT GOBAIN avec 2,4 millions

-J.P. TRICOIRE, de SCHNEIDER ELECTRIC avec 2,3 millions

-F. DUDEA, de la SOCIETE GENERALE avec 2,3 millions

-C. BOZOTTI de STMICRO avec 903.000

-J.L. CHAUSSAGE, de SUEZ ENVIRON. Avec 1,5 million

-T. PILENKO, de TECHNIP avec 2,1 millions

-PH. CROUZET de VALLOUREC avec 1,4 million

-A. FREROT, de VEOLIA ENVIRON. Avec 1,5 million

-X. VUILLARD, de VINCI avec 2,2 millions

« En 2011 la modération salariale est de mise » titrait le journal financier « Les Echos »

En 2010 les salaires ont augmenté en moyenne de 1,8%.

Pour 2011, les prévisions tournent à moins de 2%.

De nombreuses luttes ont lieu pour les salaires dans les entreprises, obligeant les patrons de ces entreprises à revoir leurs prévisions. Des augmentations de 2, 3% sont arrachées …mais on est encore loin du compte.

Les « Echos » (toujours lui) écrit : « faut-il au nom de la montée des prix de l’énergie et du logement lâcher du lest sur les feuilles de paye ?... La détérioration avérée de la compétitivité de l’industrie française depuis dix ans, amputée notamment par ses coûts salariaux, ne milite pas en faveur d’un excès de générosité » !

Le capitalisme sait reconnaître les siens, il ne lésine pas avec ses bons et loyaux serviteurs.

Pour les salariés ils n’ont rien à attendre des capitalistes. Ce sont eux qui créent les richesses que les capitalistes et leurs complices s’accaparent. C’est par leur lutte, uniquement par leur lutte qu’ils contraignent le patronat à céder sur leurs revendications.

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Le Préambule de la Constitution de 1958 dispose, entre autres principes politiques, économiques et sociaux, que (je souligne en gras les passages particulièrement pertinents ici):
 
« 10. La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.
 
11. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence.
 
12. La Nation proclame la solidarité et l'égalité de tous les Français devant les charges qui résultent des calamités nationales. »
 
Mais Laurent Wauquiez, lui, propose ceci :
 

 
Ces deux propositions vont à l'encontre des principes gravés dans le Préambule de notre Constitution sous l'inspiration du Conseil National de la Résistance. C'est proprement inadmissible.
 
La solidarité n'est pas l'assistanat. Le cancer de notre société n'est pas le chômeur mais le chômage auquel contribue directement le système libéral défendu par N. Sarkozy et son gouvernement. Le chômage est une « calamité » nationale dont les charges devraient être solidairement et également assumées par tous les Français.
 
Or, quand on regarde les salaires versés aux dirigeants des grandes entreprises françaises (+ 24% en moyenne cette année), on voit tout le contraire de la solidarité et de l'égalité. C'est le moins qu'on puisse dire. Avec ces deux propositions, qui, à partir de contrevérités dénoncées par Martin Hirsch, le père du RSA, culpabilisent directement les chômeurs « bénéficiant » de ce dispositif, Wauquiez laisse entendre que non seulement ils volent ce qui leur est constitutionnellement dû, mais qu'ils sont directement responsables de la crise économique dont ils sont en réalité les premières victimes.
 
Ce sont Wauquiez, Lagarde et l'ensemble des ministres et les députés UMP qui devraient voir leurs « indemnisations » (puisque tel est le mot adéquat) réduites à 0% de leur montant actuel, et même qui devraient être condamnés à des travaux d'intérêt public, ce qui ne serait après tout que leur demander de faire là encore leur devoir, tant ils sont nuls dans l'exercice de leurs fonctions gouvernementales, notamment face au chômage pour l'éradication duquel leur chef et leur majorité se sont présentés devant les électeurs.
 
Le RSA, initialement conçu pour remettre au travail les chômeurs touchant le RMI, est un échec. Sarkozy ferait mieux de le reconnaître au lieu de s'auto-encenser à travers son propre bilan et de chercher à faire porter le chapeau de son incurie aux pauvres.
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Dans la dernière saillie de Chichi : «Je voterai pour vous [François Hollande], sauf si Juppé se présente, j'aime bien Juppé», l'essentiel n'est pas dans la critique implicite de Sarkozy, comme on s'accorde à le dire, mais dans le fait que Hollande paraisse en effet un excellent candidat aux yeux de Chirac, un homme de droite, faut-il le rappeler, qui a peut-être des regrets quant à ce qu'il n'a pas fait en 2002 (véritable ouverture à gauche, etc.), mais qui a bien fait ce qu'il a fait : une politique de droite, juste assez républicaine pour reculer devant le peuple en colère (CPE, etc.), recul que le petit, il est vrai, n'a jamais concédé. Hollande c'est le programme économique de Sarko moins le mauvais genre et les mauvaises manières et sans doute aussi la lèche de l'extrême droite. Mais c'est bien tout. «Il s'agit bel et bien», comme l'écrit de Nouvel Obs, «de l'histoire d'un amour sans doute favorisé par la proximité corrézienne». Attention au sarkobisme...
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L’accord passé jeudi 21 juillet par les chefs d’État de la zone euro réunis en sommet à Bruxelles pour soi-disant sauver la Grèce de la faillite était, selon Hollande, « nécessaire ». C'est là ce qu'il a déclaré vendredi 22 juillet sur France Info. Écouter l'enregistrement de son interview :
 
Rappelons que cet accord prévoit la réduction de la dette grecque d’environ 350 milliards d’euros grâce à leur rachat par les États et à la contribution (libre ou volontaire!) des banques et des opérateurs créanciers de la Grèce à hauteur de 135 milliards sur trente ans. Il fut également convenu (contrairement aux fanfaronnades de Sarkozy déclarant à la suite du sommet que l’effort consenti pour la Grèce ne le serait pour nul autre pays !) d’allonger la durée des prêts aux pays en difficulté (l’Irland, le Portugal et pourquoi pas demain l’Espagne, l’Italie, etc.) et de réduire leurs taux d’intérêts à 3,5%.
 
Donc Hollande juge cet accord « nécessaire », bien que « tardif et insuffisant ». Pourquoi « nécessaire »? Parce qu'il fallait éviter la faillite de la Grèce (de la Grèce ou du système financier ?) et un « ébranlement » de toute la zone euro (et alors ? n’est-il pas souhaitable que cet ébranlement ait lieu ?) Pourquoi « tardif » ? Essentiellement parce que le retard de cet accord a entraîné des plans d’austérité et suscité la spéculation.
 
Mais si Hollande évoque le fait que ce sont les États qui rachèteront la principale part de la réduction de la dette grecque – les États et par conséquent une fois de plus les peuples –, il ne dit mot de l’austérité accrue dont cette nouvelle aide à la Grèce est assortie ! Le vain mot de « solidarité » employé par Sarkozy dans la déclaration qu’il a faite au sortir du « conclave » est parfaitement cynique au regard de ces conditions. Solidarité, oui, mais des peuples à l'égard des bourses et des banques qu’on ne sollicite que sur la base du volontariat alors qu’on envoie les polices les plus dures charger les indignés de tous pays pour les forcer à rentrer dans le rang de la contribution salariale, fiscale et sociale au sauvetage du capital!
 
En outre, comme le notait « admin » dans son hommage aux indignés grecs contre l’esclavage pour dettes, l’étalement des dettes voire leur réduction participent subtilement de cet esclavage. Alors, certes, en déclarant également « insuffisant » l’accord de jeudi, Hollande pointe l’absence d’une taxe sur les banques dont, nous venons de le dire, la participation au renflouement de la Grèce est seulement sollicitée sur la base du volontariat. Il déplore également l’absence de taxe sur les transactions financières. Mais il regrette surtout qu’aucune agence européenne n’ait été créée pour permettre à l’Europe d’emprunter pour elle-même et de « se substituer » (oui, vous avez bien lu) aux États économiquement défaillants, même s’il reconnaît dans les « prémisses » de la création d’un fonds monétaire européen dont il a été question jeudi à Bruxelles une avancée dans cette direction.
 
Bref, pour Hollande, la « gouvernance économique européenne » est insuffisante. « Gouvernance » ! Mais alors que faudrait-il faire pour que les choses avancent d'un meilleur pas ? Eh bien, « au moins » créer un ministre des finances européen ! Et même il faudrait aller plus loin : instituer un président pour l’Europe, plus un fédéralisme budgétaire, etc. Bref, Hollande est pour une gouvernance européenne qui, comme cet horrible néologisme le connote, s’exerce par-dessus les peuples. Vous êtes avertis. Bref, bref, Hollande est un sarkobyste. Certes, il nous fait des effets de manche qui donnent à imaginer une différence réelle entre lui-même et l’actuel résident de l’Élysée, mais il est bien facile de se livrer à des rodomontades quand on est dans l’opposition et en campagne électorale. Hollande n’a pas un instant les moyens des petites réformes supplémentaires qu’il invoque. Son discours est en effet galimatiesque ou totalement contradictoire. Exemple : pour doter l’économie budgétaire européenne qu’il souhaite Hollande propose non seulement un système européen d’emprunts, mais également – car il faut bien promettre d'alimenter le remboursement de ces emprunts autrement que par la sueur des travailleurs – un système européen de ressources dont la seule qu’il envisage dans cette interview est la taxation des transactions financières, taxation qui aurait, ajoute-t-il, cet autre avantage de freiner la spéculation. Mais de deux choses l’une : si la spéculation financière se porte bien, alors certes on peut en tirer des ressources pour financer des emprunts, mais comme ces emprunts sont nécessaires pour réparer les dégâts de la spéculation, on tourne en rond, et le remède appelle le mal qu'il est censé guérir. Si maintenant la taxation doit freiner la spéculation alors on diminue les ressources que sa taxation est censée rapporter à la lutte contre la spéculation. Un tissu d’absurdités, un catalogue de fausses solutions, mais auquel Hollande, comme à son habitude, donne l’apparence rhétorique de la plus grande rigueur.
 
La seule rigueur de Hollande, le capital l’a compris, est celle que la politique de ce sophiste permettrait de continuer à imposer au peuple après la disparition de Sarkozy. Du reste, en déclarant au terme de son interview à France info sur ces questions, que les communiqués « victorieux » de Sarkozy ne lui paraissent pas « opportuns », Hollande reconnaît qu'il poursuit le même combat que le Président de la République.
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Hollande vient d'être intronisé candidat à l'élection présidentielle, et déjà il recule devant le capital!

Areva est intervenu auprès du Parti socialiste pour l'avertir « de conséquences graves » qu'entraînerait l'arrêt du retraitement et de la filière du combustible MOX prévus initialement puis retirés de l'accord PS-EELV, a-t-on appris aujourd'hui auprès du fleuron nucléaire français.

La direction des affaires publiques d'Areva a appelé le responsable socialiste Bernard Cazeneuve pour lui faire part « des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil », a indiqué une porte-parole.

Source : Le Figaro.fr

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Encore une fois, ne vous plaignez pas si au soir du 6 mai 2012 vous vous réveillez dans le sarkobysme. Vous aurez été assez avertis car le galimatias du candidat socialiste à la succession de Sarkozy (l'expression est à prendre au pied de la lettre) que j'avais, m'avait-il du moins semblé, mis en évidence dans cet article, a depuis été illustré dans maint domaine: l'énergie nucléaire, les retraites, la règle d'or, et à présent l'enseignement. Voici, une fois n'est pas coutume, un article du Figaro.fr qui montre fort bien le flou des positions de Hollande concernant le sort qu'il réserve aux profs :

 

Les futurs profs somment Hollande de s'expliquer

Par Judith Waintraub

Mis à jour le 15/12/2011 à 22:29 | publié le 15/12/2011 à 21:59

François Hollande (deuxième à droite) discute avec des enseignants stagiaires, lors d'un déplacement à Bondy, Seine-Saint-Denis. TRICK KOVARIK /AFP

(Cliquer sur la photo pour l'agrandir)

François Hollande (deuxième à droite) discute avec des enseignants stagiaires, lors d'un déplacement à Bondy, Seine-Saint-Denis. (Patrick Kovarik/AFP)

 

 

En visite en Seine-Saint-Denis, le candidat socialiste est revenu sur son projet de créer 60.000 postes.

Qu'on ne compte pas sur François Hollande pour s'«abaisser» à répondre à la «campagne de caniveau», dixit le député socialiste Olivier Dussopt, que l'UMP mène contre le PS. Le candidat «conduit (son) parcours avec sérénité», comme il l'a lui-même assuré jeudi en marge d'un déplacement en ­Seine-Saint-Denis consacré à l'éducation. Au passage, il a tout de même glissé que les «messages organisés» lancés contre son camp «partent du plus haut niveau, quand ils ne sont pas préparés au QG de campagne du président-qui-n'est-pas-candidat». Autrement dit, Nicolas Sarkozy.

Prenez, par exemple, cette idée saugrenue selon laquelle Hollande changerait d'avis en fonction de ses interlocuteurs. Idée «fausse», selon lui, mais qui semble troubler les esprits les mieux disposés à son égard - en l'occurrence les enseignants stagiaires ou débutants rencontrés jeudi à Bondy. Le 9 septembre, en pleine campagne des primaires du PS, l'adversaire de Martine Aubry avait dénoncé « l'hémorragie que représente la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite» et promis de «recréer 60.000 postes dans l'Éducation nationale» en cinq ans. Le 25 octobre, Michel Sapin, rédacteur du projet du candidat désormais investi, affirmait que les créations de postes en question seraient «bien entendu compensées» par des suppressions ailleurs. D'où l'interpellation de l'un des jeunes interlocuteurs de François Hollande, jeudi: «Quels engagements prenez-vous sur les suppressions de postes?»

Le mystère reste entier

La réponse n'a pas brillé par sa clarté. Le candidat a affirmé n'avoir «nullement changé sur cet engagement» de créer 60 000 postes «ni sur aucun autre», mais le mystère reste entier sur la façon dont il compte financer l'opération et sur les redéploiements qu'il envisage au sein du secteur public. François Hollande entretient-il ce flou à dessein? Interrogé après sa rencontre avec les enseignants sur le risque que la France perde son Triple A, le champion du PS a jugé que ce serait «un échec très grave pour Nicolas Sarkozy». Mais il a aussi ajouté: «Si la note de la France est dégradée, le prochain président aura un héritage lourd et des marges de manœuvre plus étroites». En décembre 2010, alors qu'il était uniquement chargé de chiffrer le projet du PS, Michel Sapin avait déjà prévenu que la crise forcerait les socialistes à «hiérarchiser leurs priorités». L'argument va pouvoir resservir pour le projet de Hollande.

Ce qui ne dispensera pas le candidat de préciser ses propositions. Malgré la présence à ses côtés de Vincent Peillon, chargé de l'éducation dans son équipe, il a eu le plus grand mal à répondre aux interrogations des futurs enseignants sur le niveau de recrutement.

La réforme de Luc Chatel a restreint le recrutement par concours des personnels enseignants aux détenteurs d'un master (bac + 5). François Hollande était prêt jeudi à reconnaître qu'élever le niveau des profs partait d'une intention «louable», mais, quand un stagiaire lui a rétorqué que «tout le monde n'a pas les moyens de faire cinq ans d'études», il a promis: «Il faudra y réfléchir.»

 

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«... si l'on n'est pas saisi dans sa jeunesse par un espoir, fût-il illusoire, que reste-t-il ? Rien. Le grand rêve messianique socialiste a débouché sur le goulag et sur François Hollande - je prends son nom comme un symbole, je ne critique pas sa personne. Le fascisme a sombré dans l'horreur...» Lire l'article de G. Steiner sur Télérama.fr : L'Europe est en train de sacrifier ses jeunes

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L'agence de notation Standard & Poor's maintient inchangée la note de la France après la victoire de François Hollande. La victoire de François Hollande aux élections présidentielles n'a aucune incidence immédiate sur la note de la France, a annoncé aujourd'hui Standard & Poor's, qui est à "AA+" avec perspective négative. «Nous pensons toujours qu'il y a au moins une chance sur trois pour que soyons amenés à abaisser la note à long terme de la France cette année ou en 2013», poursuit S&P.

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Il n'est «pas possible de renégocier le pacte budgétaire» européen (comme le veut François Hollande), a affirmé aujourd'hui  le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert.

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Il aura fallu attendre la conférence de presse du 14 janvier 2014 pour que le gros du peuple découvre que François Hollande n'était que le clone de Nicolas Sarkozy. Misère!

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On nous avait promis du changement à la tête du PS :  exit « la voix de son maître », exit Harlem Désir, jugé trop peu présent et combatif, après ses prises de position dans l’affaire « Léonarda », et place à un véritable homme de gauche ! Eh bien, c’était une fausse-promesse de plus. Jean-Christophe Cambadélis soutient le plan d’économie de Valls.

Ce matin 28 avril sur France Info, dans un reportage d'Anne-Laure Dagnet sur les Européennes, on pouvait entendre Jean-Christophe Cambadélis répondre aux "rebelles" du PS (et aux nonistes FN annoncés grands vainqueurs du prochain scrutin européen), qui accusent le gouvernement de mener la politique de Bruxelles, que ce plan est « un plan d’assainissement et d’investissement » (donc toujours le discours de Hollande en 2011), alors que « la politique développée par Bruxelles ne vise pas à la stabilité, mais à l’austérité ». Vaine distinction.

En vérité, comme l'avait justement déclaré le 23 avril Emmanuelle Cosse, la secrétaire de EELV: 

« Il y a un an, <François Hollande> disait: “l'austérité, c'est quand on baisse les salaires et les prestations sociales”. Je suis désolée, mais quand on gèle l'ensemble des prestations sociales par rapport à l'inflation et que l'on explique qu'on va geler par ailleurs notamment des petites retraites et un grand nombre de revenus, on va être dans l'austérité ».

Nous y revoilà : la politique salariale de Hollande est une escroquerie. Critiquerongeuse l’avait déjà repéré dans cet entretien de Hollande avec Patrick Cohen. Et tous les socialistes le savent bien. Je dis bien « tous », y compris Cambadélis, et il peut même le dire... quand la parole le trahit. Ses déclarations rapportées ce matin par France Info se poursuivent ainsi : « Pour nous c’est une même et seule politique que nous menons à Paris et que nous combattons à Bruxelles ».

Par conséquent, Monsieur le secrétaire, si l'on vous écoute bien, vous nous dites que vous menez à Paris la politique d’austérité que vous faites mine de combattre à Bruxelles, ou bien que vous combattez à Bruxelles la politique anti-austérité que vous prétendez mener à Paris.

Un pataquès révélateur: le galimatias socialiste continue ! Et la progression du FN aussi.

Ecouter les déclarations de Jean-Christophe Cambadélis :

Ecouter l'ensemble du reportage d'Anne-Laure Dagnet:

Lire l'article d'Anne-Laure Dagnet: Européennes: le FN, premier parti de France?

 

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Critiquerongeuse a bien vu en 2011 ce qu'il adviendrait de la politique galimatiesque de Hollande. En ce jour, 20 août 2014, nous apprenons que:

«Les entreprises françaises cotées ont explosé leurs budgets accordés aux actionnaires au deuxième trimestre 2014, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Un record sur le continent européen, révèle une étude.

Près de 115 milliards d’euros (153.4 millards de dollars) ont été versés aux actionnaires ce deuxième semestre par les entreprises européennes. Soit une augmentation de 18,2% par rapport à la même saison l’an dernier, période où la majorité de ces versements sont effectués. Un record dans l’histoire économique de l’Europe depuis cinq ans, révèle l'étude de The Henderson Global Dividend Index.

Mais le chiffre le plus élevé est attribué aux Français. Ces derniers ont augmenté leurs dividendes de 30.3%, révèle dans ses pages le journal Le Monde. Ils sont suivis de près par la Suisse mais sont loin devant l’Allemagne (9.7%), première puissance économique européenne.» (Source : France Info, «La France, championne d'Europe des versements de dividendes», par Laura Lequertier, mercredi 20 août 2014 14:13, mis à jour le mercredi 20 août 2014 à 14h20).

Selon le candidat Hollande de 2011, dans pareil cas (qualitativement le même sous la présidence de Sarkozy), il fallait fiscalement réorienter les bénéfices des entreprises vers l'investissement. Il devait s'ensuivre une hausse de l'activité et de l'emploi, et «nécessairement» une augmentation des salaires... Hypocrisie la plus totale. Ci-dessous on peut entendre sur cette question deux avis (tous deux publiés ce jour par France Info). L'un, de Loïc Dessin, directeur général de Proxinvest, cabinet de conseil et d'analyse financière, l'autre de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.

D'après Loïc Dessin, la faiblesse de l'investissement s'explique et se justifie par la «peur» des investisseurs. Peur de quoi? Eh bien de ne pas couvrir suffisamment leurs risques, étant donné que le rendement à long terme du Cac 40 serait de 1,5 sur les dix dernières années, à peu près le même que celui du Livret A. En vérité, les entrepreneurs comme les actionnaires (dont les mobiles sont rarement différents) n'attendent qu'une chose: la baisse du coût du travail et l'allongement de sa durée pour accroître encore plus leurs marges ou leurs dividendes, ce que de son côté s'efforce d'obtenir Hollande en laissant s'appauvrir le gros du peuple, par la diminution de son pouvoir d'achat et les licenciements "économiques", jusqu'à ce qu'il se rende massivement et accepte les conditions d'embauche et de travail drastiques du capital (attente dissimulée sous le couvert du bidon "pacte de responsabilité et de solidarité" et des fausses propositions de réformes sociales; cf. Salaire: la scandaleuse manipulation).

Selon Jean-Claude Mailly, il faut augmenter le SMIC, au lieu de multiplier les réformettes compliquées. Le secrétaire général de FO n'est pas un politique au sens littéral du terme; il est syndicaliste, et donc il ne discute pas radicalement la politique de Hollande; il rappelle seulement le Président à sa promesse de mettre en œuvre une politique forte d'incitations fiscales à l'investissement productif... Or cette politique est manifestement en échec, ce qui justifierait son changement. Le pacte de solidarité a donné un blanc-seing aux patronat, et les contreparties ne viennent pas. Mais on ne change pas de cap. Ainsi va la social-démocratie. Et nous, nous savons bien qu'il ne peut en aller autrement, et nous pensons encore qu'Hollande le sait également très bien, pourquoi selon nous cet homme cauteleux n'est, sous son manteau de juste, qu'un cynique de plus venu aux commandes de la France pour servir le capital.

1/ Loïc Dessin, directeur général de Proxinvest, cabinet de conseil et d'analyse financière.

2/ Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de FO.

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Nous y sommes: payer moins les salariés, la solution Schröder ou Blair, est tout ce que ce gouvernement de traitres, le gvt "Valls street", a imaginé pour lutter contre le capitalisme! Après les déclarations d'amour de Valls au Medef hier, voici en effet ce que Macron, le poupon de Rothschild, a déclaré dans une interview publiée par «le Point» ce jeudi:

«Nous pourrions autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. C'est déjà possible pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à condition qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés ?»

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Il y en a qui mettent longtemps à comprendre: Montebourg vient (le 1er avril) de déclarer aux Echos que Hollande faisait la politique de Sarkozy:

Les Echos: "A vous entendre, la politique de François Hollande serait pire que celle de Nicolas Sarkozy…

A. Montebourg: Non, elle est en matière économique la même."

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